- NÉPAL - Actualité (1990-1996)
- NÉPAL - Actualité (1990-1996) P align=centerRoyaume du NépalPolitique intérieureLe 5 avril 1990, le roi Birendra Ier, qui règne depuis 1972, démet de ses fonctions le Premier ministre Marich Man Singh Shrestha, dissout son gouvernement et annonce des réformes politiques. Ces décisions sanctionnent l’incapacité du pouvoir à enrayer les grèves et les manifestations organisées depuis le 18 février par le Mouvement pour la restauration de la démocratie (M.R.D.), que domine Ganesh Man Singh. Le M.R.D. regroupe les partis politiques interdits au Népal depuis 1960. Ce mouvement de protestation donne lieu à des affrontements meurtriers entre policiers et manifestants. Les forces de l’ordre ouvrent le feu sur une foule de 200 000 personnes qui marchaient sur le palais royal, tuant une cinquantaine de manifestants le 6. Les partis politiques sont autorisés par le roi à l’issue de négociations avec l’opposition le 8. La dissolution du Panchayat, le système des conseils élus, est annoncée par le souverain le 16. Khrishna Prasad Bhattarai forme le gouvernement intérimaire de coalition le 19. Il est chargé d’organiser les élections. C’est la fin de la monarchie absolue.À Katmandou, de violents affrontements opposent, le 23 avril, les partisans du nouveau gouvernement aux mandales , hommes de main à la solde d’anciens dirigeants favorables à la monarchie absolue. Le Premier ministre fait appel à l’armée pour rétablir l’ordre.Le 12 mai 1991, le Parti du Congrès remporte les élections législatives. Principale formation du M.R.D., il obtient 110 des 205 sièges du Parlement, pour ces premières élections législatives depuis 1959. Le Parti communiste marxiste-léniniste unifié remporte 69 sièges.Le 29 mai, Girija Prasad Koirala forme le premier gouvernement démocratique depuis 1960.Le 7 mars 1994, l’opposition communiste dépose une motion de censure contre le gouvernement de Girija Prasad Koirala, espérant le faire tomber pour former un gouvernement de coalition, mais elle échoue.Le 15 novembre, le Parti communiste remporte les élections législatives, avec 88 sièges sur 205. Le Parti du Congrès au pouvoir n’obtient que 83 élus. Le 25, le dirigeant communiste Man Mohan Adhikari présente un gouvernement minoritaire. Il s’engage à poursuivre la politique de libéralisation économique et à respecter la monarchie constitutionnelle. Il rassure l’Inde sur la continuité des relations bilatérales.Le 13 juin 1995, le Premier ministre, menacé d’une motion de censure, dissout le Parlement, convoque des élections et présente sa démission au roi Birendra. Le 28 août, la Cour suprême juge inconstitutionnelle la dissolution du Parlement.Le 10 septembre, Man Mohan Adhikari est renversé par une motion de censure soutenue par l’ensemble de l’opposition. Le 11, le roi Birendra nomme Premier ministre le chef du Parti du Congrès, Sher Bahadur Deuba. Le lendemain, celui-ci forme un gouvernement de coalition alliant sa formation avec le Rastriya Prajatantra (monarchiste) et le Nepal Sadvhavana (pro-indien).En février 1996, le Parti communiste maoïste du Népal, groupuscule clandestin, lance un mouvement de «guerre populaire» dans l’ouest du pays, sévèrement réprimé par les autorités.Vie économiqueEn 1990, le blocus imposé par l’Inde en mars 1989 est levé. Décidé en réaction à l’achat d’armes chinoises par le gouvernement népalais, il a provoqué de graves dommages dans l’économie du royaume.En 1991, la lutte contre la pauvreté est la priorité du ministre des Finances, Mahesh Achaya: 42 p. 100 de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté absolue. Un emprunt destiné à financer l’éducation élémentaire est négocié avec la Banque mondiale. L’aide étrangère contribue pour 70 p. 100 aux crédits de développement du budget népalais. La privatisation de la plupart des entreprises publiques est annoncée par Mahesh Achaya en juillet.En 1992, le gouvernement de Girija Prasad Koirala prend des mesures destinées à tenir compte des réformes économiques du puissant voisin indien et à s’affranchir de la dépendance étroite à son égard. La réforme monétaire (4 mars) vise à protéger les réserves de change en instituant un double taux de change, en vue de développer l’industrie et les exportations à destination de pays autres que l’Inde et de préparer la totale convertibilité de la monnaie dans un délai de 2 ans. Le budget, qui entre en vigueur en juillet, est accompagné de mesures devant contribuer à l’indépendance économique du Népal.Les investisseurs étrangers manifestent leur intérêt pour les implantations d’entreprises au Népal en annonçant des projets dont la somme représente 21,6 p. 100 du P.I.B. népalais. L’instauration de la monarchie constitutionnelle a été considérée comme un gage de stabilité politique.En 1994, les bonnes conditions climatiques favorisent la production agricole, après 2 ans de sécheresse. Le revenu par habitant, l’un des plus bas du monde, s’améliore sensiblement. Le gouvernement, qui souhaite développer le secteur prometteur de l’énergie hydroélectrique, tente de financer la construction d’une centrale de 201 mégawatts.En 1995, la Banque mondiale annonce qu’elle renonce à financer le projet de barrage hydroélectrique, ce qui en condamne la réalisation. Le Népal doit se rabattre sur des solutions moins onéreuses. Le nouveau gouvernement met fin au vaste plan de développement local engagé par la précédente équipe communiste et relance les privatisations.En 1996, le retour à une politique de privatisation, d’incitation aux exportations et aux investissements et d’augmentation des impôts s’accompagne d’un mouvement de protestation dans le secteur textile et dans celui de l’industrie. L’inflation reste modérée et le déficit commercial se réduit. Mais les ressources de l’État dépendent toujours pour un tiers de l’aide extérieure. Le gouvernement accorde la priorité au développement du secteur énergétique hydroélectrique, très prometteur, qui nécessite d’importants investissements.
Encyclopédie Universelle. 2012.